1. L’esprit de notre école, l’esprit de l’aïkido. La différence entre sport et art martial

L’aïkido en une phrase : “L’aïkido est un art martial d’origine japonaise”.

Explicitons cette phrase avant de décrire plus précisément l’aïkido, car mille interprétations sont possibles selon la compréhension et la vision que chacun a des termes “aïkido”, “art martial” et “origine japonaise”. Mettons-nous d’accord sur la manière dont nos centres culturels comprennent ces mots :

Tout d’abord, précisons que nous regroupons sous le terme ‘aïkido’ trois arts : Aikido, Hojo et le yoga japonais Genkikai. Ces trois arts sont décrits sur ce site afin que chacun puisse s’en faire une idée objective. Pour ceux qui sont déjà familiarisés avec le mot aïkido, rappelons que nous regroupons sous le terme aïkido plus de choses que ce qui est normalement compris sous le terme aïkido.

Par “art martial”, la plupart des gens s’imaginent une technique de combat sophistiquée importée d’Orient. On pense à Bruce Lee, aux moines Chao Lin, aux ninjas ! Le dictionnaire français du Robert donne la définition suivante des arts martiaux : “Art martial traditionnel d’Extrême-Orient”. C’est là que commence la confusion ! C’est une mauvaise définition. Mais elle date d’une époque où l’Occident devait définir le terme “art martial” alors qu’il n’avait pas encore compris sa signification. Tout d’abord, un art martial (nous devons utiliser ce terme, mais oublier la définition du dictionnaire) n’est pas un sport ! C’est bien plus qu’un sport : dans un art martial, il y a du sport, mais l’inverse n’est pas vrai. Un art martial contient une philosophie de vie, une éducation, des règles d’éthique et de comportement. Un art martial montre une des voies possibles non seulement pour le développement physique et mental, mais aussi pour le développement social, pour l’intérieur et l’extérieur.

Pratiquer un art martial, ce n’est pas seulement adopter un mode de vie, c’est apprendre à vivre de mieux en mieux sur tous les fronts. Et surtout, un art martial est sans compétition ! La compétition va à l’encontre de tout ce qu’un art martial essaie de transmettre. La seule véritable compétition qui existe dans les arts martiaux est la compétition avec soi-même. De nombreux anciens arts martiaux ont été simplifiés en un sport, précisément depuis l’introduction de la compétition. Avec la compétition, des règles artificielles ont été introduites pour pouvoir donner des points et déterminer un vainqueur. Ces disciplines ont été amputées de toute technique ou forme jugée trop violente ou trop dangereuse. De même, une grande partie des règles d’éthique, considérées comme superflues en raison de malentendus, ont été éliminées. On a commencé à polir l’ego des pratiquants et à les entraîner à se comparer entre eux. C’est totalement contraire à l’art martial d’origine, dont ces disciplines n’ont pratiquement gardé que le nom. L’aïkido ne connaît pas la compétition, c’est un art martial.

“D’origine japonaise” : en effet, le maître Morihei Ueshiba a rassemblé sous le nom d’aïkido toutes les facettes des arts martiaux que nous pratiquons. En ce sens, nous pouvons dire que l’aïkido est d’origine japonaise. Mais les origines de l’aïkido sont loin d’être uniquement japonaises. Morihei Ueshiba était japonais, tout comme Léonard de Vinci était italien, Descartes français ou Newton anglais ! L’influence et les connaissances de ces personnes sont toutefois mondiales. Aujourd’hui, l’aïkido est universel et ne retient du Japon que son “origine”.

Si nous devons définir l’aïkido en une phrase, celle-ci est plus claire :

“L’aïkido est l’étude de la façon de vivre sa vie en harmonie”.

Voici également la traduction littérale du mot Aï-ki-do : Aï, union, harmonie, amour ; ki, l’énergie vitale, le souffle de vie, la respiration ; do, la voie. Donc : la voie de l’union harmonieuse de l’énergie vitale, d’où la phrase ci-dessus.

2. Qu’est-ce que l’aïkido ?

Apprendre l’aïkido uniquement dans la perspective de combattre, c’est comme vouloir étudier une statue alors que l’on n’étudie que l’ombre qu’elle projette ! Ainsi, l’aïkido est une école de vie qui s’applique à tout moment et dans toutes les situations de la vie. Son enseignement fournit des règles qui sont essentielles à la vie en société : Nous apprenons l’indulgence (compassion), l’abandon de l’arrogance, le désamorçage et l’évitement de situations de conflits physiques, verbaux ou moraux. Ainsi, les connaissances acquises au dojo (salle de formation) ont autant d’applications que le pratiquant a d’activités dans sa vie.

L’aïkido pratiqué avec sincérité nourrit la joie de vivre, éveille le naturel et favorise l’ouverture d’esprit. L’aïkido n’est pas une religion, même s’il englobe toutes les religions. C’est un art de vivre, nous apprenons d’une part à nous écouter et d’autre part à appliquer davantage pour comprendre ce qui constitue notre environnement proche et lointain (nature et société).

Maître Morihei Ueshiba (1893 – 1969) a défini en 1929 les principes de l’aïkido en intégrant dans les techniques d’arts traditionnels purement physiques les valeurs morales de l’être humain.

Maître Morihei Ueshiba (1893 – 1969) a défini les principes de l’aïkido en 1929 en intégrant les valeurs morales de l’être humain dans les techniques des arts traditionnels purement physiques.

En faisant la synthèse de toutes les techniques des arts martiaux et des réflexions philosophiques inspirées par les principes de non-violence, le maître japonais Ueshiba a créé l’aïkido.

La pratique de cette discipline non compétitive n’a pas pour but final de détruire l’adversaire, ni même de le dissuader par la peur, mais au contraire de créer un échange d’énergie capable de désamorcer l’agressivité et d’évacuer la situation conflictuelle.

3. Quels sont les avantages de l’aïkido ?

C’est pourquoi la pratique régulière de l’aïkido favorise la circulation des énergies, comme on l’entend dans le shiatsu, le yoga japonais Genki Kai, le Seitai, l’acupuncture ou la médecine chinoise. Nous travaillons sur l’ouverture des principaux centres énergétiques (chakras), comme dans le yoga, la méditation (l’aïkido en est une forme) ou le hojo (qui développe aussi la concentration). On dit souvent que les aïkidokas qui pratiquent depuis un certain temps développent d’excellentes capacités de masseurs (la sensibilité des mains augmente).

L’aïkido aiguise la perception des autres et des événements. Nous pouvons ainsi apprendre à ressentir les humeurs d’autrui (colère, tristesse, fragilité, bonheur, …), à sentir les situations conflictuelles alors qu’elles sont encore à l’état de germe. c’est-à-dire avant qu’elles ne se réalisent vraiment, et pour les éviter, car on évite de porter un coup.

4. Dans la pratique

Les principes de l’aïkido sont la non-violence et le respect des autres.

L’aïkidoka utilise l’esquive comme priorité ; Pour éviter les collisions, il dirige l’attaque de son partenaire en le contrôlant le plus possible jusqu’au déséquilibre. A ce stade, l’aïkidoka choisit la projection ou l’immobilisation en fonction de l’effort demandé par l’une ou l’autre et, au mieux, en accord avec les énergies mises en jeu et l’efficacité recherchée.

Harmonie et équilibre caractérisent les techniques de l’aïkido qui constituent à travers elles une méthode d’éducation complète selon les exigences de nos sociétés.

Cet art martial “philosophique” contribue au développement physique, mental et relationnel de la personne. En effet, la pratique de cette discipline conduit à un développement harmonieux du corps. L’exécution des mouvements nécessite l’acquisition de réflexes, l’étude de sa propre stabilité et la recherche du déséquilibre de l’agresseur, ainsi que la connaissance et l’utilisation de l’énergie.

“Qu’il y ait la paix dans le monde”.

Message ancré dans le sol du jardin entourant le dojo du fondateur de l’aïkido à Iwama, près de Tokyo au Japon.

(Photo : E. Graf)

L’aïkido ne nécessite pas beaucoup de force physique, tout le monde peut le pratiquer, enfant ou adulte. Sa pratique rigoureuse sur le tatami constitue une véritable école de justice et de respect. La recherche de la bonne attitude au bon moment, la pureté du geste et de la pensée font de cet art martial une discipline originale où l’idéal de perfection allie nature et culture, corps et esprit.

Beaucoup de pratiquants viennent à l’aïkido pour son aspect défensif personnel, mais ils se rendent vite compte qu’il ne s’agit pas seulement d’un ensemble de techniques visant à soumettre un adversaire potentiel. Au-delà du plaisir sportif immédiat, il offre une meilleure compréhension de soi et des autres, ainsi qu’une appréciation des qualités humaines.

5. Progrès et ceintures en aïkido

En aïkido, il existe un examen de ceinture, mais visuellement, seul le port du hakama (pantalon traditionnel japonais) permet de se représenter la progression d’un pratiquant. Le but principal des examens est de donner la possibilité de tester les connaissances acquises pendant l’entraînement. Il est bon que le passage d’une ceinture motive l’élève à progresser. Mais cela ne doit jamais créer un sentiment de supériorité par rapport à ceux qui ont un grade inférieur ou qui n’en ont pas encore (Mukyu).

Une ceinture “supplémentaire” augmente la responsabilité de l’élève. En effet, il devient ainsi responsable de transmettre correctement ses connaissances aux moins avancés.

Il existe deux types de notes en aïkido :

Le KYU (ceinture blanche) : dix classes différentes allant du 10e kyu (débutant) au 1er kyu (dernière ceinture blanche avant la noire). Les 10e, 9e, 8e et 7e kyu ont lieu au dojo et ne sont attribués qu’aux enfants (les adultes commencent au 6e kyu). Les notes suivantes sont données pendant les cours du week-end. Le directeur technique de l’école est responsable de l’attribution de ces notes.

DAN (ceinture noire) : L’examen est régional et même national et est reconnu par Aikido Suisse et le Hombu Dojo (centre mondial d’Aikido au Japon). Vous devez être âgé d’au moins 16 ans pour pouvoir participer à l’examen Black Belt.

6. Âge pour pratiquer

L’expérience et la pratique ont montré que l’aïkido convient aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Les techniques d’aïkido privilégient la flexibilité plutôt que la force. Dans nos écoles, nous pouvons pratiquer à partir de l’âge de cinq ans sans limite d’âge.

7. Risques

L’aïkido est une discipline dans laquelle les accidents sont très rares.

8. Combien d’entraînements par semaine faut-il faire ?

L’aïkido peut être pratiqué une ou deux fois par semaine, voire tous les jours dans nos écoles. Des stages régionaux, nationaux ou internationaux, organisés soit par l’école, soit par l’association Aïkido Suisse ou d’autres associations d’aïkido, offrent la possibilité de rencontrer d’autres pratiquants et de favoriser l’ouverture d’esprit.

9. Structure d’un entraînement

Un entraînement d’aïkido comprend en général quatre phases :

De brefs exercices de méditation et de respiration : Leur objectif est de permettre au pratiquant de faire une pause dans les activités quotidiennes qui l’occupent, de se recentrer, de revenir au calme intérieur et de se concentrer sur lui-même .
La préparation (ou phase d’échauffement) pour réchauffer le corps et les articulations. Il est important d’arriver à l’heure à un cours afin de pouvoir y participer dès le début et d’éviter les accidents.
Le cours lui-même : Étude des mouvements d’aïkido et de la voie martiale. Le professeur adapte le cours au niveau des élèves et à leur âge.
Le retour au calme : c’est un moment privilégié pour réfléchir aux mouvements appris, c’est une courte méditation avant la délivrance finale, qui symbolise souvent aussi le retour à vos (pré)professions.

Les deux salutations avant et après chaque leçon :

Le premier salut s’adresse au mur d’honneur (KAMIZA en japonais). C’est une marque de respect pour le lieu (le dojo), pour soi-même et pour le fondateur de la discipline.

Le deuxième salut se fait entre le professeur et les élèves, en signe de respect et de remerciement pour ce que les deux parties ont appris l’une de l’autre.

Essayez notre cours d’introduction gratuit en ligne ! (en français)

Share This